Philosophie


On n'aborde pas la sonorisation d'une église comme celles d'une discothèque, d'un auditorium ou d'un cinéma.

Là où siègent échos, réverbération et résonances, on est jamais en terrain conquis. L'humilité est de circonstance.

Il n'est pas question de se satisfaire de "niveau" sonore, mais bien d'offrir à un auditoire, n'ayant plus toujours de très bonnes oreilles, la meilleure intelligibilité possible de la parole "parlée". Plus facile à dire qu'à faire !

En général les lieux de cultes offrent des conditions acoustiques difficiles et leurs architectures empêchent souvent d'installer des haut-parleurs là où ils seraient le plus efficace. Au surplus, des locuteurs pas toujours préparés à prendre la parole en public se succèdent aux microphones. Il y a les petites voix, ceux qui "mangent" le micro, ceux qui articulent mal, ceux qui ne parlent pas en face du micro, etc.

Chaque cas doit faire l'objet d'une réflexion rationnelle : "sentir" l'acoustique, évaluer les possibilités d'installation des haut-parleurs, mesurer les portées utiles à couvrir, à quels endroits seront placés les microphones, quels seront les risques de Larsen, etc. et, subsidiairement, quelles sont les possibilités de passage des câbles, comment respecter l'esthétique du lieu, comment faciliter l'utilisation du système de sonorisation, etc.

Chaque conjoncture est particulière et il est impossible de transposer d'un endroit à un autre. Ici, le plagiat et l'économie à tout crin sont la plus sûre façon de passer à côté de la réussite.

La diversité des conditions acoustiques et des architectures s'opposent à toutes certitudes et seuls des essais in situ, en vraie grandeur, sont révélateurs. C'est la seule véritable assurance de résultats, aussi bien pour le sonorisateur sérieux que pour le client. En faire l'économie conduit aux mauvais résultats trop souvent constatés. Cela entraîne des dépenses superflues pour le client, et contribuera vraisemblablement à une image de marque négative pour l'installateur.

Une sonorisation qui fonctionne mal est toujours trop chère et devra être refaite à plus ou moins court terme. Les exemples sont nombreux et les remaniements sensés améliorer la situation ne vont pas toujours dans le sens espéré. Par contre, une sonorisation qui fonctionne bien pourra fonctionner 20 ou 30 ans et pourra souvent évoluer sans dépenses excessives.

Dans ce domaine particulier, il faut donc faire preuve d'une démarche intellectuelle pertinente, sans perdre de vue qu'une installation est parfois perfectible et qu'il n'est pas systématiquement nécessaire de tout remplacer.
















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