Prise de son - Les microphones


Les microphones sont des transducteurs, comme les haut-parleurs. Ce sont des transformateurs d'énergie.

Pour sa part, le microphone convertit l'oscillation des molécules d'air - la pression sonore - en signal électrique.

Il y a des similitudes entre les microphones et les haut-parleurs en terme de :

  • Directivité
  • Sensibilité
  • Courbe de réponse
  • Sonorité
De même qu'un haut-parleur rendra différemment d'un endroit à un autre, certains microphones seront plus ou moins en adéquation avec les conditions locales rencontrées.

Caractéristiques des microphones


Sensibilité

Soumis à une même pression sonore, certains microphones délivreront une tension de sortie plus ou moins élevée. Un microphone peu sensible délivrera une tension faible tandis qu'un microphone sensible délivrera une tension élevée. Ce n'est pas un critère de qualité.

Un chanteur d'orchestre ou un DJ, qui évoluent dans des milieux bruyants, n'ont pas besoin de micros sensibles. Ils utiliseront de préférence des micros relativement peu sensibles qu'ils devront en revanche tenir près de la boucle. C'est la raison pour laquelle ce type de microphone n'est pas adapté aux utilisations qui nous intéressent. Fixés sur un ambon ou posés sur un autel, ils sont trop éloignés pour être efficaces. Le manque de sensibilité de ces microphones fait qu'ils ne captent presque plus rien dès que l'on s'en éloigne.

A l'opposé, un microphone d'ambiance ou un microphone pour la prise de son d'une pièce de théâtre, devront être suffisamment sensibles pour pouvoir capter de loin et avec précision l'ambiance d'une salle ou les dialogues des acteurs.

Pour sa part, un conférencier aura besoin d'un microphone de bonne sensibilité, mais sans excès, offrant une bonne qualité de prise de son à une distance suffisante pour permettre la manipulation de documents.

Directivité

Entre les microphones omnidirectionnels, qui captent les sons de la même façon quelles que soient leurs incidences, et les micro "canon" ou" fusils" les plus directifs, il existe un large panel de directivités intermédiaires.

Les microphones directifs ont une sensibilité maximale dans leur axe, vers l'avant. Cette sensibilité chute plus ou moins vite au fur et à mesure que l'on contourne le micro en allant vers l'arrière. Ces micros sont appelés "cardioïde" car leur diagramme de directivité à la forme d'un coeur.

Selon que la directivité est plus ou moins marquée, on parlera de micros hypocardioïde, cardioïde, hypercardioïde, sans que cela corresponde toutefois à une quantification précise.

Un microphone directif favorisera la prise de son du locuteur au détriment des bruits ambiants. En principe, un microphone plus directif sera donc plus efficace. C'est sans compter toutefois sur certains effets "annexes" à mêmes de remettre cette évidence en question .

Courbe de réponse

Théoriquement un microphone de prise de son idéal devrait avoir une courbe de réponse étendue et uniforme. Cependant, dans le cas qui nous intéresse, cette caractéristique pourra s'avérer plus gênante qu'autre chose.

La parole parlée ne nécessite pas une bande passante excessivement large. Comme ce sont les  basses fréquences qui "empâtent" le message et qui excitent les résonances acoustiques, on préférera des microphones qui atténuent doucement, mais très tôt, le bas du spectre. On s'orientera aussi vers des microphones mettant un peu en valeur la zone de tessiture de la voix (bosse de présence judicieuse).

Technologie des microphones

Il existe essentiellement deux technologies pour transcrire les variations de pression sonore en signal électrique : dynamique et condensateur.

Un micro dynamique fonctionne sur le même principe qu'un haut-parleur, mais à l'envers. Il est composé d'un diaphragme solidaire d'une bobine, et d'un aimant. Quand la bobine se meut dans le champ de l'aimant il apparaît à ses bornes un signal électrique correspondant aux variations de la pression sonore (au son). Ces micros ont la réputation d'être robustes et de pouvoir supporter des pressions sonores élevées. Ils peuvent être d'excellente qualité mais le poids non négligeable de leur équipage mobile limite leurs performances dans les hautes fréquences.

Un condensateur est constitué de deux plaques conductrices très proches l'une de l'autre et polarisées par un courant électrique. Si l'espace varie entre les deux plaques le courant est modulé. Un microphone à condensateur fonctionne sur ce principe. Il est constitué d'une plaque rigide et d'un diaphragme ultra léger, généralement en Mylar métallisé. La légèreté de ce diaphragme autorise une réponse étendue dans les hautes fréquences et une grande subtilité de transcription. Le timbre et l''intelligibilité en bénéficient.

Les microphones plats - PZM

Ces microphones sont appréciés pour leur discrétion et pour l'ensemble de leurs caractéristiques. Ils sont peu visibles, il est possible de s'en éloigner et ils permettent de concélébrer.

Dénommés en Français "microphone à zone de pression" ces microphones exploitent l'effet de surpression acoustique qui se manifeste quand la capsule d'un micro est placée contre une surface. Cela ajoute à la sensibilité naturelle élevée de ces micros pour leur conférer une grande sensibilité apparente.

Le revers de cette sensibilité est double :
  • Ces micros reprennent facilement les sons ambiants, qu'ils réinjectent dans la sonorisation, entraînant une dégradation du rapport signal/bruit et de la qualité.
  • Ces micros sont souvent les premiers à "accrocher" avec les haut-parleurs et à générer du Larsen, ce sifflement aigu bien connu. Ils limitent de ce fait le niveau de la sonorisation.
Ces réactions sont plus ou moins marquées selon l'acoustique du lieux. Souvent, un microphone plus classique à col de cygne (il en existe de très discrets) offre de meilleures performances.

Remarque

Dans tous les cas les caractéristiques des microphones doivent être en adéquation avec avec les besoins et avec l'acoustique du lieu.

Un microphone est couplé à son environnement acoustique. C'est la raison pour laquelle tel microphone qui rend bien à un endroit pourra rendre moins bien à un autre, et inversement. Seuls des tests in situ sont révélateurs.

Quelques périphériques utiles


Bien que le choix de matériels, d'emplacement et de réglages, en adéquation avec les besoins limite ou repousse certaines perturbations, il reste parfois utile, voire nécessaire, d'avoir recours à certains "périphériques" pour améliorer la situation.

L'égaliseur est de ceux-là. C'est un appareil qui permet d'intervenir sur de nombreuses fréquences. Il est pratiquement incontournable et peut parfois transfigurer une installation. Ce n'est toutefois pas en adoptant un réglage de type discothèque ou en bidouillant à l'oreille que les meilleurs résultats seront obtenus. Idéalement un bon couplage entre le système de diffusion et l'acoustique du lieu - ce à quoi est destiné un égaliseur - ne pourra être obtenu qu'à l'aide d'un banc de mesure constitué d'un générateur de bruit rose, d'un microphone de mesure et d'un analyseur.

Plus il y a de microphones ouverts simultanément, plus le Larsen, ce sifflement aigu bien connu, est susceptible de se manifester prématurément.
Par ailleurs, les microphones ouverts reprennent "l'ambiance" et la réinjecte dans la sonorisation, ce qui contribue à dégrader le rapport signal sur bruit et l'intelligibilité. Il est donc souhaitable dans certains cas de "couper" les microphones non utilisés.
Toutefois, comme les interrupteurs des microphones - quand ils existent - ne sont pas toujours utilisés à bon escient, il peut s'avérer utile d'avoir recours à un système de gestion automatique des microphones. Il en existe de plusieurs types :
  • Noise gate
  • Interrupteur mécanique automatique
  • Interrupteur infrarouge ou HF
  • Mixeur automatique

Il faut aussi souvent normaliser les niveaux des voix des intervenants. Comme il n'est pas toujours possible d'avoir un technicien en permanence aux "manettes", il peut être utile d'avoir recours, notamment aux pupitres où de succèdent voix fortes et petite voix, à un système de compresseur/expanseur qui fera automatiquement le travail.


Copyright © 2022. Tous droits réservés.